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France Inter – Encore Un Matin par Didier Varrod

À l’occasion du Salon du Livre de Paris, nous nous intéressons aujourd’hui et demain aux liens qui peuvent unir le livre et la chanson. Ce matin : Lola Lafon, écrivaine et chanteuse qui sort simultanément son troisième roman et son nouvel album intitulé « Une vie de voleuse ».

Elle a écrit un jour : « on ne nait pas vivant, on le devient ». Ce qui est sûr, c’est que Lola Lafon, 36 ans, vit plus ardemment que jamais son désir d’être au confluent du livre et de la chanson. Née en France, fille de professeurs communistes qui ont enseigné entre Sofia et Bucarest, Lola Lafon a grandi 12 ans de l’autre côté du mur, entre le gris, les messes basses de la peur, et le besoin cupide qui culpabilise l’envie. Et puis, il y a eu cette nécessité de s’incarner lorsqu’elle fut redevenue une fille de l’Ouest dans l’âpreté d’un combat autonome. La danse qui libère le corps, les mots qui servent de catharsis et le chant qui scelle la réconciliation avec soi-même. Lola Lafon est entière et le chante fièrement dans ce nouveau disque.

Extrait de « Soustraire »

Dans cette déclaration d’indescendance, Lola Lafon exprime sa volonté d’exister en dehors de ses origines. Une pensée finalement à contre-courant pour celle qui, dès son premier roman, affirmait finalement que son seul pays est le féminisme. Lola Lafon parle des femmes, exilées de l’intérieur, blessées par leurs différences, ses sœurs qui pensent, comme elle, que la mémoire est un sport de combat.

Extrait de « Une vie de voleuse »

Lola Lafon sort le 23 mars son troisième roman dont le titre est Nous sommes les oiseaux de la tempête qui s’annonce.

C’est le livre d’une femme en colère. Elle qui a appris à aimer la chanson avec Barbara, sait bien que la longue dame brune n’avait qu’une obsession « Mourir en colère ». S’inspirant de Lou Andréas Salomé, qui affirma « si tu veux avoir une vie, vole-là », Lola Lafon semble aussi avoir renoué avec la légèreté qu’exigeait sa première passion de danseuse et qu’elle a réussi à mettre dans ses chansons qui ont une altière mélancolie.

Extrait de « Voyager légère »

Lola Lafon, volage, danse entre son roman et son disque, façon aussi de dire qu’elle ne cesse de chercher la musique dans tous les mots qu’elle écrit qui ont la souplesse de belles arabesques. Lola Lafon intrigue vraiment parce qu’elle trouble tout ce qu’elle touche.

Source Internet : http://sites.radiofrance.fr/franceinter/chro/encore-un-matin/index.php?id=102553

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