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Lola à fond

Avec « De ça je me console », Lola Lafon démontre une nouvelle fois l’originalité de son talent.

Quatre ans après « Une fièvre impossible à négocier », Lola Lafon publie son deuxième roman. Entre-temps, elle qui est aussi chanteuse et musicienne a sorti en 2006 un curieux album, Grandir à l’envers de rien (un exercice très acoustique mais qui comportait aussi un sample de… Nicolas Sarkozy, longtemps avant l’Elysée).

L’héroïne de « De ça je me console », Emylina, s’efforce de ne jamais rien oublier, pour être sûre de ne pas oublier quelque chose d’important, notamment les mots qu’elle classe dans son cahier «À Ne Pas Oublier». Née dans la Roumanie de Ceausescu, paumée dans la France qui l’a recueillie, elle revit grâce à un coup de foudre pour une jeune Italienne, mais celle-ci disparaît brutalement. Emylina part à sa recherche, une quête qui lui fera croiser des personnages vivants et des souvenirs. Dans un monde et une époque qui lui sont étrangères, dans un monde qu’elle déteste, peuplé de ces « Presque Morts affolés d’être encore vivants » dont elle se sent si différente.

« J’étais là comme dans ces feuilletons américains remplis d’extra-terrestres à l’apparence humaine (…). Les trottoirs étaient plein de respirants jeunes jeunes jeunes qui entassaient leurs haleines d’enfants dociles, s’échangeant le mot de passe fanatiquement obligatoire de leur détachement : ça va ? Tranquille. » Le style pointu de Lola Lafon interpelle sans cesse son lecteur, la construction mouvementée de son roman le déroute souvent. Mais cette Lola-là est une créatrice bien originale dont on suivra volontiers la trace.

François Bourboulon
francois.bourboulon@publications-metro.fr
Metrofrance.com

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