Là où je suis cette semaine, on parle partout de la fin d’une manif étudiante à Rome ce week-end, où un groupe d’étudiants fascistes ont agressé des étudiants anti-fascistes. On regarde les films sur Youtube, on voit nettement les types armés de matraques et autres nunchakuns qui distribuent avec netteté et habitude les coups. Puis, tout se retourne, les attaqués qui étaient désarmés ont des idées et…ils lancent des tables et les chaises d’un bar proche sur les fachos.
Là où je suis, c’est un peu comme en France, on se réjouit de tous les sursauts d’étincelles, on ne fait pas les blasés, vu ce qui nous tombe dessus tous les jours.
Là où je suis, il n’y a pas de futur parce que je ne sais pas le conjuguer en italien.
Là où je suis, tu arrives un soir à la Ferme sans prévenir et le temps fait des volte face en souplesse. Nos sourires polis, ces phrases sages et sensées s’enroulent, étouffantes, autour d’images de ma main sur la veine de ton avant-bras, je regarde de loin ce que je sais de ta peau.
Ne pas devenir sentimentale et parler au passé.
lola
LA FERME, Toscane, Italie
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