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Télérama

Lola Lafon ? Si vous écoutez les Têtes Raides, que vous fréquentez les cercles anarcho-­féministes, que vous lisez la presse d’extrême gauche, sans doute son nom vous dira-t-il quelque chose. Si vous êtes passés à côté, c’est le moment de vous rattraper. Lola Lafon, née en France, élevée en Bulgarie et en Roumanie communistes, revenue à l’adolescence dans un Occident qui l’effraie plus qu’il ne la séduit, a déjà signé un disque combatif et deux livres à vif (dont le très remarqué Une fièvre impossible à négocier).

Cette année, elle réitère avec un roman – qu’on n’a pas encore lu – et un album – qu’on a bien aimé – moins brouillon que le précédent. Pour être honnête, on en aurait retranché un tiers : quinze titres, c’est long, et l’ennui guette parfois. Mais il y a une grâce étrange dans sa voix claire et vibrante, un mélange de rage et de naïveté, de combat et de peine, de noirceur et de sérénité. Des échos de prières – étonnant, non ? Même le décor musical et linguistique se met à flotter, quelque part entre sixties et folk balkanique. Bouzouki, clarinettes, accordéon, violoncelle… l’écorchée est moins rock que par le passé. Et si Dominique A lui signe une mélodie (qui n’est pas la plus réussie), Lola Lafon ne se réduit pas à une case ou à une famille. Sa chanson est apatride, à moins qu’elle n’appartienne à plusieurs mondes. En tout cas, elle donne de l’air.

Valérie Lehoux

« Une vie de voleuse »
Lola Lafon
TELERAMA FFF
Source Internet : http://www.telerama.fr/musiques/une-vie-de-voleuse,66811.php

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