Une vie de voleuse
Personnage singulier, grandie en Roumanie pour cause de parents communistes (Le Monde daté des dimanche 13 et lundi 14 mars), Lola Lafon poursuit une carrière de romancière et de chanteuse, où les idées (féminisme, éclectisme, liberté…) infléchissent le cours de la musique. Clarinettes, cymbalum, bouzoukis, accordéon campent un décor est-européen pour un album naviguant entre le folk, l’énergie du rock, la légèreté de la chanson. Qu’elle chante ses textes (sur des musiques de Julien Rieu de Pey ou d’Olivier Lambert), qu’elle reprenne « Ploua », de la jeune chanteuse roumaine Ada Milea ou « Valzer per un amor » du cantautore et rockeur italien Fabrizio di André (1940-1999), qu’elle chante une mélodie que lui a composée Dominique A (« L’Abandon »), c’est un sans-faute. Acerbe, aérienne, nostalgique, combative, Lola Lafon ne cède rien en matière de féminisme. Elle joue d’un timbre de voix à la fois mat et vibrant. Des chansons courtes, un siffleur, des bribes de fanfares balkaniques, servent à convoquer Alfred de Musset ou Raoul Vaneigem, dans l’univers en fusion douce de Lola Lafon, opposante radicale. V. Mo.
1 CD Le Chant du monde/Harmonia Mundi.