Je suis abasourdie.
un appel de Flammarion me demande d’une voix gênée si j’accepte d’aller demain à: Matignon……..
en effet, le premier ministre de ce pays organise une soirée de la « rentrée littéraire » où il convie les auteurs de la dite rentrée.
il est vrai qu’il va falloir penser à améliorer l’entourage culturel de cette présidence.
je pense à tous les « auteurs » de la rentrée, leur arrivée en ces lieux demain soir, souriants, mais avec un peu d’ironie, de second degré dans le sourire.
Je sais déjà que certains, gênés de l’invitation mais présents quand même, auront choisi de garder leur vieux pull de tous les jours, après tout, on ne les aura pas comme ça…
Ils resteront certainement entre eux, à discuter littérature, un verre à la main. Puis le Nain Suprême s’avancera peut-être ou son avatar, il faudra serrer la main, remercier.
On sera flatté, votre livre est remarquable.
Les auteurs de la rentrée littéraire ne rentreront pas tard chez eux demain soir, ils n’auront répondu à l’invitation que « comme ça, pour voir ».
il faut bien entendu, savoir « rester ouverts » rester tellement ouverts, pénétrés des honneurs du pouvoir, en ces temps de chute de corps sur les trottoirs et de rafles.
Encore une fois, Flaubert:
« Je sens contre la bêtise de mon époque des flots de haine qui m’étouffent. Il me monte de la merde à la bouche comme dans les hernies étranglées. Mais je veux la garder, la figer, la durcir. j’en veux faire une pâte dont je barbouillerais le XIXè siècle… »
tiens, j’ai envie de vomir (sur les auteurs de la rentrée littéraire qui boiront une coupe là bas demain soir)
lola
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