Il faudrait bien sûr, vous répondre à tous, toutes ou pas du tout.
En tous cas, c’est le genre de choses que je me dis depuis le début du blog.
Et puis, ça se passe comme pour toutes les règles que je m’impose un Mardi, j’aime énormément les bafouer le Dimanche, en me regardant bien dans les yeux.
Vendredi soir, après le concert au Plan à Ris-Orangis, deux visages(qui se présentent comme Philippe et Floriane) donnent enfin corps à ce qu’on appelle un »public » toujours un peu anonyme.
Le concert est fini, ils sortent du noir et viennent me parler. Ensemble, on évoque des livres, « Une fièvre… » bien sûr puisque c’est comme ça qu’ils m’ont connue, on parle de musique, et de la soirée qu’on vient de passer avec nos invités Têtes Raides.
Leurs quelques mots m’expliquent ce que je ne comprends pas toujours, par exemple ce silence du « public », beau mais intimidant qui suit certaines chansons.
C’est que ce silence me laisse à certains moments très nue sur scène, il suit un moment de chant, de « lâchage » qui ressemble presqu’ à un aveu qu’on fait, sans trop y réfléchir à une personne qu’on connaît à peine. Après certaines chansons, des fois, je me demande si je n’aurais quand même pas dû garder un tee-shirt sur moi ( moralement je veux dire,parce que pour l’instant je fais mes concerts habillée)
J’ai quand même appris, depuis que les concerts s’enchaînent, à me faire bercer aussi du silence de ceux qui sont dans le noir devant nous.
Mais, vraiment, certains soirs je n’aime pas le principe de scène ultra éclairée et du « public » dans le noir. C’est que de la scène, on ne sait pas trop ce qui s’y passe dans ce noir du public. Qu’est ce qu’ils font ils écoutent? Ils aiment, ils s’ennuient?
Il faudrait peut-être qu’on puisse se parler plus après les concerts…
La plupart du temps, malheureusement, dès que c’est fini, je suis accaparée par tous ceux à qui précisément je n’ai aucune envie de parler, c’est les gens « du métier », comme on dit. Et l’expression « du métier » parle bien d’elle-même,ce sont bien ceux qui se glorifient d »en être ».
Comme je n’ai jamais été dans le bon clan au lycée et qu’en plus j’ai toujours perçu le désir et le plaisir d’appartenir à un « milieu » comme une chose tristement pathétique, tout ça me gave terriblement. Mais bon, évidemment, c’est toujours ceux là qui viennent vous parler tout de suite après un concert.
Les autres restent loin, sauf au Plan, pour une fois , où on a passé un bon moment à se parler avec Philippe et Floriane. On évoque certaines chansons, et pour eux, leur silence est l’expression d’un moment où ils ont besoin de reprendre pied après la musique.
Vu comme ça, ça va mieux, et je me sens rassurée d’avoir fait quelques aveux un peu trop nue, peut-être.
Pour mieux bafouer encore l’ordre que je m’étais donné de ne pas répondre aux commentaires du blog, je parlerai bien de Charlotte, avec son lycée où sa prof lui dit qu’elle n’est « pas du tout pertinente à l’oral » et où « les filles ont des casques de moto sur la tête ».
Si je rencontrais cette Charlotte, je lui dirais qu’elle est vraiment bien pertinente à l’écrit.
Je lui dirais aussi que je ne m’inquiète pas pour elle, et mieux que ça, je lui ferais remarquer qu’elle s’est apparemment déjà sauvée toute seule, tout va bien, elle ne sera pas un papier carbone. Quelle bonne nouvelle.
à bientôt
lola
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